dimanche 31 juillet 2011

Editorial du numéro 49 de Rébellion : L'Eté meurtrier

Le chiffre croissant de la criminalité n'est plus un mystère dans la société capitaliste où la perte de référence humaine, morale, constitue le meilleur mode d'être pour l'autoreproduction du modèle de la globalisation en marche. Toutes les déviances sont ainsi exploitables de diverses manières et dans des intentions multiples par les autorités du pouvoir oligarchique en place. Ce dernier ne manque pas lui-même d'appliquer les recettes des voyous afin de perpétuer son règne. Ainsi avons-nous récemment assisté, d'une part, à une gigantesque tentative de braquage à Tripoli de la part des pays intervenant militairement contre le pouvoir de Kaddafi et qui s'il réussissait serait probablement le casse du siècle et d'autre part, à un carnage en Norvège attribué à un jeune et riche franc-maçon classé à l'extrême droite politique, qui tel un "Rambo" aurait à lui seul fait exploser un bâtiment public puis doué d'un sens aiguisé de la mobilité aurait ensuite mitraillé quelques dizaines de malheureux jeunes de ses compatriotes. A chaque évènement de ce type, des flots de désinformations viennent obnubiler les consciences déjà passablement engourdies de nos contemporains afin de donner une version officielle de justification et d'interprétation erronée de la réalité.
Sans prétendre posséder toutes les clefs de lecture du réel, il ne nous paraît pas impossible de démonter les rouages essentiels de la mascarade médiatique commise par l'idéologie dominante. Sur fond de manipulation de réseaux islamistes formés par la CIA, il y a longtemps que les Etats-Unis favorisent la sécession de la Cyrénaïque aux dépens de Tripoli. Avec les soubresauts récents en Egypte et le renversement du régime de Moubarak et face à une situation que l'armée égyptienne ne pourrait peut-être pas à long terme maintenir, il s'agirait de "sécuriser" la frontière du côté de la Lybie avec un appui potentiel du fameux CNT, ce qui permettrait aux Etats-Unis d'avoir un pied supplémentaire au niveau stratégique dans la région, au titre de protecteur d'Israël. Par ailleurs, bien évidemment, la question du contrôle des ressources pétrolières lybiennes n'est pas étrangère à l'intervention otanesque en cours et permettrait de contrer la Chine qui commençait à beaucoup investir dans le pays. La France elle-même se trouve avec "Total" directement en concurrence avec les compagnies italiennes, ce qui peut expliquer la prudence du gouvernement italien au sujet de l'agression militaire en Lybie. Au-delà, il faut surtout souligner l'indépendance de la politique de Kaddafi sur le continent africain. Kaddafi "initia un mouvement destiné à refuser le dollar et l'euro, et appela les nations arabes et africaines à utiliser à la place une nouvelle monnaie, le dinar or. Kadhafi suggéra d'établir un continent africain uni, avec ses 200 millions de personnes utilisant cette monnaie commune... Cette initiative était perçue négativement par les Etats-Unis et l'Union Européenne, le Président français Nicolas Sarkozy qualifiant la Lybie de menace pour la sécurité financière de l'humanité." (1). De cette façon se verrait mis en cause le système des pétrodollars garantissant la domination de l'économie étasunienne malgré les hausses du prix du pétrole demandés par l'OPEP. Ensuite, ce que l'on nous a présenté comme le gel des avoirs de Kaddafi n'est en fait que la mainmise sur les 30 milliards de dollars de la banque de Lybie auxquels les Etas-Unis avaient accès. A cela s'ajoute la décision d'Obama de viser tout ce qui appartient au gouvernement lybien en sus de la Banque Centrale de Lybie. Pure rapine! Ajoutons que ces sommes avaient été affectées par la Lybie à des projets importants en Afrique. (2). A partir du moment où la Banque Centrale Africaine sise à Abuja au Nigeria imprimerait de l'argent africain, cela mettrait également fin à la prédominance du franc CFA. Fureur du capitalisme français et de son commis de Président! Aux armes, il faut monter au braquage! Quel scandale que l'existence de cette Banque centrale lybienne, société nationale à 100% et au service d'une régulation financière adossée aux exigences de croissance économique et de stabilité financière d'un pays souverain. Cela aurait pourtant dû séduire tous les moralisateurs de la finance internationale et aurait pu être envisagé comme modèle vertueux... Mais enfin la tentation est trop grande pour la maffia oligarchique, d'autant que "selon le FMI, sa banque centrale renferme environ 144 tonnes d'or dans ses coffres" (3), ce qui évidemment pousse à une urgente "intervention humanitaire". (4).                                                                                         
Certes, cela n'est guère nouveau : "est-ce que le marché mondial aurait jamais vu le jour sans crimes nationaux? Et les nations mêmes se seraient-elles formées?" (5) K. Marx. Il est donc possible d'envisager le crime sur le plan de la division sociale du travail comme le fit Marx. Ce que ce dernier ne pouvait entrevoir est l'utilisation du terrorisme à plus ou moins grande échelle avec effet médiatique garantie, manipulation de l'opinion publique, afin de couvrir les pires exactions des puissances oligarchiques en train d'unifier un monde unipolaire. On utilise ainsi l'extrême droite, l'extrême gauche, les islamistes, des individus plus ou moins instables, on retourne tout ce beau monde dans tous les sens à en donner le tournis et plus personne n'y voit goutte. Il suffit alors de faire surgir de la situation le message recherché. Ne serait-ce pas le cas dans l'affaire du meurtrier norvégien évoqué au début de notre éditorial? Ce descendant des vikings, adepte semble-t-il, de rites fort peu odiniques tombe à point pour lancer une nouvelle campagne contre un "fascisme" scandinave entrant en concurrence avec le terrorisme "islamiste" tout aussi meurtrier. "Lecriminel produit un effet tantôt moral, tantôt tragique, c'est selon ; ainsi rend-il 'service' aux sentiments moraux et esthétiques du public." (6). Ici, bien sûr, l'indignation du public mais aussi l'interrogation sur la possibilité pour un tel pays, indépendant de l'Otan, de l'UE, critique de la politique israélienne, favorable à la création d'un Etat palestinien, de couver en son sein l'existence d'un tel psychopathe, graphomane sur Internet et digne d'Erostrate dans sa folie criminelle. Car de nos jours le meurtrier terroriste utilise Internet, il y fignole son discours, fait part de sa "doctrine" sous l'oeil vigilant de toutes les polices. Qui ne voit que toutes les forgeries en deviennent possibles?

Lorsque le système spectaculaire est intéressée à la chose, il prône la théorie du complot (le fascisme, l'islamisme, l'antisémitisme, le spectre du communisme arrangés à diverses sauces menaçant la démocratie) tout en distillant l'idée que ceux qui essaient de déjouer ses manoeuvres obscures sont victimes de l'illusion complotiste. En conséquence toute compréhension critique du réel s'en trouve verrouillée. Il nous semble utile de dire que ce phénomène s'inscrit dans l'opacité produite par l'incapacité dans laquelle la conscience aliénée se trouve d'expliquer un monde lui étant hostile, étranger. Au stade du capital absolu, l'idéologie produite schizophréniquement tend à cristalliser une représentation totalisante, uniforme de l'histoire humaine dans la globalisation des pratiques et des consciences. Ce schéma de justification de la réalité s'avère simpliste et monolithique dans sa présentation spectaculaire au public. Aussi peut-on croire y voir à l'oeuvre la présence sous-jacente d'un seul déterminisme agissant : la main invisible d'un complot quelconque (dans l'esprit du psychopathe norvégien c'était, semble-t-il, l'islamisme et le marxisme). Ce dont ne se privent pas les personnalités instables, utilisables alors à souhait pour des opérations de déstabilisation effectuées par des services aux visées tactiques et stratégiques rationnellement calculées.

Pour sortir de cette nasse mentale déréalisante, l'effort minimum nécessite de s'inscrire dans une démarche de critique et de rejet du capitalisme, y compris de ses fausses alternatives ayant la vie dure (réformisme social-démocrate,  dichotomie droite/gauche, marxisme idéologisée, gauchisme, nationalisme nostalgique, etc.)  critique dont les sources sont déjà anciennes tout en tenant compte des nouveaux aspects de celui-ci à mettre à jour. Toute autre analyse débouche sur une scotomisation du réel (processus faisant disparaître du champ de la conscience certains aspects de celui-ci). C'est la tâche que nous essayons de mener à bien.


Anders Behring Breivik, c’est le choc des civilisation à l’oeuvre

Les informations dont nous disposons sont si contradictoires et vraisemblablement si manipulés par les grands médias qu’il est très difficile d’analyser avec un certain recul l’attentat d’Oslo et le massacre d’Utoya. Ainsi, par exemple, l’assassin qu’on nous a présenté comme un chrétien fondamentaliste est en fait … un franc-maçon (membre de la loge « St-Olaf aux Trois Colonnes » de la Grand loge de Norvège, ce que son Grand Maître, Ivar Skaar, a confirmé - 1) et le militant d’extrême droite qu’il est censé être n’a jamais caché son admiration pour Winston Churchill et la résistance anti-nazie…

La situation est encore aggravée par le réveil de tous les fantasmes conspirationistes possibles et inimaginables qui font de ce drame une opération sous faux-drapeaux destinée à punir la Norvège de son soutien à la cause palestinienne (voire de son refus d’adhérer à l’Union européenne !), et d’Anders Behring Breivik une sorte de « candidat manchou ».De ce fait, comme toujours, les médias mainstreams nous désinforment (2) et, au lieu d’expliquer quoi que ce soit, les conspirationistes nous empêchent de voir la réalité vraie, celle qui est pourtant sous nos yeux. Or celle-ci se lit sans peine dans les écrits du meutrier de masse : notre homme n’est pas un illuminé ou un déséquilibré impulsif, mais beaucoup plus simplement un militant qui a poussé jusqu’à leur aboutissement ultime les thèses d’un courant idéologique qui a connu un incontestable essor ces dernières années dans tous les pays d’Europe.La pensée d’Anders Behring Breivik que l’on peut découvrir à la lecture de son manifeste - dense, foisonnant de notes et pour partie plagié de Ted Kaczynski - récemment mis en ligne sur Internet et intitulé « 2083, une déclaration européenne d’indépendance » nous la connaissons depuis longtemps pour l’avoir déjà lue et relue sur une multitude de blogs et sites (3). Elle est banale et commune : nous vivons un choc des civilisations, l’État hébreu est notre « ligne de front » contre le « djihadisme » et il faut impérativement que s’effectue un rapprochement de la nouvelle génération des « patriotes » avec « notre allié » Israël qui permettra, à long terme, d’« isoler le monde musulman » et de requalifier sa religion en « idéologie fasciste et impérialiste ». Il n’y a là dedans rien d’original, sinon le passage à l’acte… Un passage à l’acte qui ne fait d’ailleurs pas horreur à tout le monde puisqu’un site français de cette tendance à qualifié Breivik de « défenseur de l’Occident », de « Charles Martel » et annoncé que son exmple serait suivi. C’est cela qui doit nous faire peur, aucune idée politique n’est neutre et tous ceux qui en formulent sont responsables des conséquences qu’elles peuvent susciter. Ceux qui, en France, au lieux de chercher des solutions politiques pour que règne la concorde entre tous, quelque soit leur communauté d’origine, prônent une nouvelle guerre de religion, une hypothéthique croisade et une fantasmatique résistance, sont de nature à susciter demain des Anders Behring Breivik à la française et des situations aussi dramatiques et aussi inqualifiables… Une seule chose est certaine : ils ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas et s’en laver les mains !

Christian Bouchet

Le mois de Ramadan : école de la réforme


Tous ceux qui considèrent avec amour et attention la situation de la communauté musulmane, sur le plan local comme sur le plan international, ressentent le besoin d’une réforme salutaire permettant aux musulmans de vivre pleinement selon leurs valeurs.
Entendons-nous bien : se réformer ici ne consiste pas à transformer notre religion ou à y installer d’inutiles dissensions. Non, il s’agit simplement de retrouver l’élan matinal de l’Islam, qui lui a donné tant de lumière et de force à ses débuts.
Quel est donc ce secret qui a fait de simples bergers du désert les porteurs d’un Message intemporel ? D’où vient cette détermination qui a conduit des hommes vivant dans le dénuement à propager les lumières d’une civilisation qui a éclairé, et éclaire encore les habitants de tous les continents ?
Ce secret réside dans l’éveil de la conscience humaine, lorsque la Révélation se fait, et qu’elle rappelle à l’enfant d’Adam sa dignité fondamentale : il est l’adorateur d’un Dieu unique.
Cette détermination se situe dans la prise de conscience de notre responsabilité devant Lui, et Lui Seul : Il nous a ordonné de lutter contre le mal et de répandre le bien.
Avant tout – et c’est là le plus grand des jihads, c’est là notre point de départ incontournable – de lutter contre le mal qui est en nous.
Notre ego cherche la domination et le pouvoir. Il faut lui imposer la soumission à Dieu, et à Dieu Seul, condition de notre liberté. Tu es libre en proportion de ton amour de Dieu, qui te conduit à suivre le chemin qu’Il a tracé pour toi, et qui souvent s’oppose à ton désir. Car le désir, la passion sont des idoles :
« Ne vois-tu pas celui qui a pris pour dieu sa passion ? »(Coran, 25, 43 et 45, 23)

« Que périsse l’esclave du dinar et du dirham ! » 
(Hadith rapporté par Al-Bukhârî)
Notre ego aime la possession et les biens. S’en libérer consiste à partager et soulager la souffrance du prochain, à oublier son intérêt dans l’intérêt d’autrui. A aimer le bien pour tous et à tendre sans relâche la main aux plus démunis.
Notre ego aime le désir et la passion. Sans frein, livré à ses pulsions et ses instincts, il nous entraîne vers l’animalité, vers des plaisirs qui une fois assouvis réclament d’autres plaisirs. Une insatisfaction perpétuelle que perpétuent les sociétés de consommation. Pour éviter cette dérive, il n’existe qu’une seule voie : lui imposer les limites que nous dicte la loi divine. Nous écarter de ce qui est illicite, et éviter les excès. Refuser cette prétendue libération des mœurs qui fait de la femme un objet, et retrouver notre liberté par la pleine maîtrise de nous-mêmes.
Ce qui est vrai des individus, est vrai aussi des communautés humaines. Le musulman a non seulement le devoir de vivre individuellement selon ces principes, mais il doit également agir pour qu’ils soient connus de tous. Comment son action serait-elle efficace, s’il ne commence pas par l’appliquer lui-même ?
« Dieu ne modifie pas l’état d’un peuple, tant que les (individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. » (Coran, 13, 11)
Voilà qui est clair et limpide. La sagesse islamique est universelle comme l’est toute sagesse authentique. Mais comment agir ? Quelle formation suivre ? A quelle école devons-nous nous rendre ?
Pendant un mois, chaque année, le Ramadan nous convie à cette réforme essentielle : le jeûne a été institué pour renforcer notre lien à Dieu :
« Ô vous qui avez cru ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à vos prédécesseurs. Peut-être craindriez-vous Dieu. »(Coran : 2,183)
Le programme est donné :
La piété et le sentiment de la proximité de Dieu sont la finalité du culte.
« Et lorsque Mes adorateurs t’interroge à Mon sujet, …Je suis Proche. Je réponds à l’invocation de celui qui M’invoque quand il M’invoque.» (Coran, 2, 186)
Le mois de Ramadan est celui du Coran :
« Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens… » (Coran, 2, 185)
Sa lecture quotidienne s’impose, en soulignant que la méditation sur les versets est plus importante que la quantité lue. Cela, sans pour autant négliger l’occasion de lire toujours plus.
Le mois de Ramadan est celui du rappel : nous allons pratiquer le dhikr soir et matin, en suivant l’authentique tradition de notre Prophète (000).
Le mois de Ramadan est celui de la patience et de la maîtrise de nos instincts. Nous allons nous libérer de nos pesanteurs, du plaisir excessif des sens, de la lourdeur des repas et de la consommation outrancière.
Le mois de Ramadan est celui du partage. Nous allons donner à celui qui est dans le besoin, nous occuper de la veuve et de l’orphelin ; et nous engager afin de porter secours aux peuples opprimés.
Avec cette pleine conscience que nous ne viendrons à bout de la tyrannie pour établir la justice et l’égalité, ici et ailleurs, qu’en renversant d’abord le despote capricieux qui sommeille en chacun de nous.

Hani Ramadan

Omar Djellil sur SOS Racisme...


Omar Djellil sur SOS Racisme par ERTV

mardi 5 juillet 2011

I'll Be Back...

Hugo Chavez embrasse le drapeau vénézuélien à Caracas, le 4 juillet 2011 (Carlos Garcia Rawlins/Reuters).

« Je reviens à l'épicentre de la terre de Bolivar. Et ca, c'est de la pure flamme, de la pure vie, cela marque le retour jusqu'à la victoire. »

dimanche 3 juillet 2011

"On a envie de manger le monde"

Les deux guignols à ressorts de la boîte à gogos, la Gougnotte à la langue Fourest et le Joffrin-fils de
Mouchard, mouchard lui même, vont se mordre les phalangettes jusqu’aux griffes.
Avoir tenté de diaboliser Marine, comme son auguste Père ! Certes en pure perte, mais c’est l’intention qui compte.
- Parce que, à nouveau, p’te ben qu’ on va avoir besoin d’elle, d’une gente Marine, fringante et bien à flot et contre flot, pour faire aborder le paquebot ex-France au bon vieux Porc.
- Parce que, Marine risque, hélas !, de redevenir la maîtresse-atout pour faire gagner la partie de poker menteur à celui qu’il ne faudra peut être plus appeler le Satyre du Sofitel, mais le Martyre de l’Autel du libre-échange.
Déjà, le proctologue de l’UMP, Bernard Debré, l’avantageux docteur qui sonde les prostates et les….cœurs, a reconnu qu’il avait parlé « trop vite  ». Et jugé que Strauss-Kahn pourrait se présenter à la french [1] présidentielle « s’il n’est pas condamné aux Etats-Unis.  »
«  Je reconnais tout à fait que je suis allé trop vite (...) si les faits se révèlent exacts sur la vie de cette femme, elle a quand même berné tous les gens qui travaillent au Sofitel. » a déclaré l’ineffable député Debré sur BFMTV.
Pas seulement au Sofitel. La courageuse Femme Noire avec son honneur au carré et de Femme et de Noire, qui eut pu oser le rejeter en doute. Elle a menti ? Elle est liée au trafic de stupéfiant ? Qui l’eût cru ? Monsieur Zemmour peut-être...
Extraits du Figaro de ce jour :
« Les procureurs… ont évoqué de possibles liens de la femme de chambre, Nafissatou Diallo, avec des activités criminelles, dont celles de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Des zones d’ombre sont apparues d’autre part concernant les déclarations de Diallo lors de sa demande d’asile aux Etats-Unis. »
« Selon les deux enquêteurs….Nafissatou Diallo a eu une conversation téléphonique avec un détenu dans les 24 heures ayant suivi sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn. Au cours de cette conversation, qui a été enregistrée, elle a évoqué le profit qu’il y aurait à maintenir ses accusations contre DSK. »
Bernard Debré encore : « J’ai sur-réagi parce que j’ai trouvé, connaissant une partie de l’affaire Banon et un certain nombre de choses, que c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.  »
Un vase de nuit. Et c’est la TristanE Banon qui a failli en boire le contenu jusqu‘à la dernière goutte, qui a longtemps balancé à lui porter le coup de pied de l’ânesse.
Interrogé sur un éventuel retour politique de DSK et l’hypothèse de sa candidature à la primaire socialiste, Bernard Debré a répondu que «  s’il n’est pas condamné aux Etats-Unis, il le pourrait .  »
C’est Bernard Botul qui va être content : « Je vous l’avais bien dit bande de gogoys. »
Bien sur, tout est au conditionnel, prions le lecteur d’en être conscient.
Mais si l’on en juge d’une manière plus, disons métaphysique, en notre porcherie sublunaire où la joie des humbles, parcimonieuse, les rares fois où elle se produit, est de courte durée, cependant que la satisfaction des abominables fait roter d’allégresse les séraphins autour du trône du Démiurge, selon cette Pente du Pire (que d’aucuns nomment la deuxième Loi de la thermodynamique), la probabilité d’un happy end  [2]( happy du point de vue de la multimilliardaire Anne Schwartz-Sinclair et de tous les heureux élus qui lui ressemblent ) est assez forte, n’est-ce pas ?
Cette pétrifiante nouvelle ne doit pas pour autant nous changer, comme la femme de Lot, en statues de Sel.
Ou alors que ce soit le Sel de l’alchimiste.
Commençons donc par voir qu’en cette heure terminale de l’Âge Sombre, l’ordre du monde n’est qu’une parodie. Cette époque est une époque fausse, viciée quant au fond, ses assises plongent dans la plus molle pourriture mais elle parait plus solide que les fondations de la Terre.
Nous sommes tombés dans une impasse du continuum espace-temps, un univers-égout dans une dimension improbable. Chacun s’ingénie à ne se comporter que comme sa caricature la plus triviale.
Ainsi Nafissatou ressemblerait comme deux gouttes de Diallo, à une de ces « chances  » pour l’Amérique (ou l’Europe ou la Lune), dont les Humains ont favorisé l’importation et le prestige avec rage et ténacité.
Elle aura valu, sans doute, une brève mésaventure à l’ex-directeur du FMI.
Brève, mais utile, car nimbé de l’Aura du Dreyfus revenu de l’Île du Diable, sa résurrection d’entre les morts politiques lui fournit un marchepied inespéré.
Le Wall Street Journal, analysant ce rebondissement spectaculaire de l’Affaire, sous l’angle politique, prédit non seulement le retour de S.K, mais un retour triomphal sur le devant de la scène, comme favori de la future présidentielle en France.
Dans ce cas, on pourra se faire une idée assez exacte sur ce qui nous attend, grâce à Julien Rolex, autre martyre de l’antisémitisme et de la haine populiste envers toutes les supériorités d’élection, qui s’est étranglé tant il a faim et soif de vengence : « qui peut supporter ce qu’il y a eu à supporter, quel lynchage médiatique mondial, quel déchaînement de violence à son égard ! Il faut attendre de voir ce qu’il va se passer (...) quand on sort de ça, on a envie de manger le monde ...j’ai connu ! »

Bon appétit messieurs !

Pour le satisfaire, DSK n’a plus qu’à le nommer Premier Flic de... des territoires occupés qu’on ne pourra même plus appeler l’ex france.

Félix Niesche

E et R